Le village de Harre
Harre
Harre est un village situé à la limite de la Famenne et de l'Ardenne, riche d'une source minérale ferrugineuse connue sous le nom de la "Grand Bru".Etymologie et histoire: D'après Carnoy, Harre désignerait un "plateau sec et dur". D'autres y ajoutent les sens "boisé", trouvant dans Harre le même radical que dans Ardennes. Le verbe "harer" signifiant en vieux français "chasser", Harre pourrait aussi désigner un plateau boisé utilisé pour la chasse.On a retrouvé à Harre des substructions ou ruines et des monnaies datant de l'époque romaine, ainsi que des sépultures gallo-franques.Jadis, Harre se décomposait en deux territoires distincts: il y avait Harre-Villers qui faisait partie de la seigneurie appartenant à l'abbaye du Val Saint-Lambert à Liège. En effet, en 1208, l'évêque de Liège donne à l'abbaye cistercienne du Val Saint-Lambert les bois de Fainages et de Harre qui seront, dès 1243, sous la protection des seigneurs de Durbuy. Mais, à la fin du 13ème siècle, (1292), Gérard de Luxembourg, seigneur de Durbuy, s'empare par la force de la ferme et des bois de Harre. Le conflit parvint à la cour de Rome qui ordonna une enquête au terme de laquelle l'archevêque de Trêves, Gilles de Beaufort, de se tenir calme et de respecter les droits de l'abbaye. Dès ce moment, l'abbaye devra périodiquement (en 1500, 1556. 1572, 1614, ...) intervenir auprès du seigneur de Durbuy pour qu'il reconnaisse et respecte ses droits sur Harre. Harre-Saint-Lambert constituait une des seigneuries, qualifiées de foncières, de l'ancienne prévôté de Durbuy. La seigneurie appartenait aux religieux du Val Saint-Lambert qui y firent construire une ferme ayant un corps de logis pour le fermier, quelques chambres réservées aux moines, un petit oratoire pour leur dévotion, une brasserie, des écuries et des remises pour les récoltes. Cette ferme servait donc de prieuré et, compte tenu de son importance, a peut-être été considérée comme château ou maison-forte. Du prieuré dépendaient deux moulins. Le moulin à farine était situé au Moulin de Harre et alimenté par le Mory et le Ry de Harre. Dans les environs, sous le moulin à farine, se trouvent les ruines déjà signalées au 17ème siècle du moulin à huile. La ferme de Harre était louée en 1440 à Ponchar Brisbois, manant de Noirmont. Les locataires suivants furent les Gillet de Leuze, les du Sart et les Groullart. Elle fut brûlée en 1634 par les Hollandais qui brûlèrent aussi 22 maisons de Harre et de Harre-Villers.Cette ancienne ferme se situait au lieu aujourd'hui appelé "al maison".Harre fut aussi, pendant de nombreuses années, le port d'attache de l'abbé A. Choque, historien et folkloriste.Patrimoine architectural:L'église Saint-Hubert a été construite en 1895 sur une butte en remplacement d'une autre, plus petite, datant de 1781. Une chapelle existait cependant déjà en 1576. L'église est construite en moellons de grès et pierre bleue. La tour est enrichie d'une horloge du 17ème siècle à une seule aiguille avec un cadran en pierre de taille. Le village compte plusieurs fermes en long en moellons de grès et pierre bleue datant du 19ème siècle.Patrimoine naturel:Dans la commune de Harre (à 3km de Champs-de-Harre, à proximité du hameau de Burnontige) se trouve une source d'eau minérale connue depuis plusieurs siècles et dont les vertus ont été attestées par de nombreux documents. D'après un ouvrage publié en 1828 par le docteur R. Courtois sur la statistique physique, agricole et médicale de la province de Liège, l'eau de la fontaine était une des meilleures eaux minérales du pays. L'eau de Harre se distingue en tout cas par sa saveur agréable et ses qualités apéritives et digestives.Source: Guide Touristique vert du Pays d'Ourthe & Aisne